La chronique du voyageur sur Twitter

Pour ceux qui me suivent depuis quelques temps déjà, je passe beaucoup de temps en train.

C’est avant tout une question de choix de vie et d’activité. En effet, pouvoir télétravailler dans un domaine où je m’épanouis tout en restant près de ma famille, ça n’a pas de prix – à part en mobilité!

La contrepartie de ce choix de vie est donc le nombre important de trajets que j’effectue dans le mois. Autant dire que mon abonnement est largement amorti 🙂

Cela dit, déformation professionnelle oblige, plus je passe de temps dans le train, plus j’ai statistiquement de chances que quelquechose se passe mal.

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Chronique du voyageur – Chapitre 7

Dans le Train à Grande Vitesse

Dès l’annonce du numéro de voie, une foule de passagers – sans doute stressés par les pigeons les prenant comme cible pour leurs fientes – se ruent vers le train, non sans avoir au préalable composté leur billet.

Pas la peine de courir, le train part dans 25 minutes…

Pas moyen de négocier, c’est à qui bourrera sa valise dans la figure de son voisin le plus vite et le plus violemment possible.

Commencent alors les négociations entre les passagers qui voyagent en couple et marchandent deux sièges côte à côte à une personne qui ne peut pas vraisemblablement refuser sans passer pour le dernier des connards.

 » J’ai payé ma place!!
– Oui Monsieur, comme tout le monde. »

Le train part doucement de la gare. Deux minutes plus tard, message d’annonce du chef de cabine sous ecstasy et/ou valium.

Parfois on tombe sur un dépressif/suicidaire qui met un peu trop de zèle à oblitérer votre billet lors du passage de contrôle.

Parfois on tombe sur un gars sympa curieusement anti-stéréo typique : il fait tout pour vous arranger !

Ce soir, je suis tombé sur un sosie de Gérard Darmon. Plus vrai que nature ! Il est sous Prozac + exta.
A moins que çà soit la perspective de sa pré-retraite. Il manie le « Messieurs-Dames, bonsoir ! » à la perfection !

Message encore plus surréaliste du tenancier de la voiture bar. La compagnie des Wagons-Lits. Je réprime à chaque fois un sourire face à cet anachronisme.

Sérieusement, il serait temps de changer d’époque. Et de tarifs.
8 euros le jambon-beurre lyophilisé, non merci.

Chronique du voyageur – Chapitre 6

Leçons de management de masses

Tactiques d’intimidation de la part de la SNCF qui craint les passagers, qu’ils soient en retard ou en avance.

« Tous les trains à destination du sud-est de la France sont complets. Merci de respecter l’horaire pour lequel vous avez pris votre billet »

Si l’intention de limiter le chaos engendré par une vague de voyageurs pressés d’arriver à bon port plus tôt que prévu est louable (le pauvre chef de cabine ne peut pas tout gérer tout seul…), je constate que mon train à direction de Grenoble est à moitié plein…

La SNCF ne devrait-elle pas essayer de rentabiliser au maximum ses trains ?

On se pose des questions sur le modèle économique de cette société de transport qui n’a pas encore réussi à se débarrasser de cette étiquette de « boîte de fonctionnaires ».

D’un autre côté, la réponse préférée des chefs de gare  semble être

« çà n’est pas mon problème »

Délicieusement français, paraît-il…

Chronique du voyageur – chapitre 5

L’expédition vers les toilettes de la gare

Vous avez oublié d’aller faire votre besoin avant de prendre le train ? Il va vous en cuire, littéralement.

50 cents pour un pipi, plus pour la grosse commission. Ma déformation professionnelle me pousse à me demander quel peut être le taux de conversion de l’installation, quel est le ratio petite commission/grosse commission ?

Non seulement vous aurez payé une somme ridicule pour vous soulager mais la qualité et l’hygiène du local (que votre contribution est censée assurer) laissent franchement à désirer. De plus, une sorte d’aération surchauffée finit de vous barbouiller.

Non, non mais non merci ; à l’avenir, prenez vos précautions avant de partir 😉

Chronique du voyageur – chapitre 4

Une violation permanente de la loi Evin

Je ne suis pas fondamentalement opposé au droit qu’ont les fumeurs à contracter un cancer du poumon ou de l’œsophage ou que sais-je encore tant que je ne suis pas exposé à leur fumée.

Le problème réside dans le fait que les fumeurs s’adonnent à leur vice juste devant l’entrée de la gare, ce qui veut dire qu’à chaque ouverture des portes, d’énormes volutes de fumée de cigarette (qui font rire ou non) s’engouffrent dans le hall de la gare où les non-fumeurs sont censés pouvoir jouir d’une protection contre ces vilains fumeurs. En été la situation est pire puisque les portes sont tout le temps ouvertes et l’appel d’air, et donc de fumée, est permanent.
Il y a des endroits désignés pour que les chiens fassent leurs besoins. Pourquoi ne pas désigner des zones fumeurs à l’extérieur des gares qui soient situées loin des portes ?

Chronique du voyageur – chapitre 3

Un zoo, à 5 minutes du centre de Paris
Quand je parlais d’expérience anthropologique unique à chaque voyage, je ne me trompe sans doute pas beaucoup.

Depuis mon observatoire, une marée humaine chamarrée défile devant moi  dans une mosaïque de couleurs de peaux, de vêtements, de visages, de corpulences, de langage corporel et d’odeurs.

Alors que j’essayais de calculer le débit humain qui défilait devant moi à la minute, je me laissais tout le temps distraire au bout de quelques secondes  par un trait de visage, une attitude, un haussement de voix, émerveillé que j’étais par cette diversité humaine qui d’ailleurs n’avait – à juste titre – aucune raison de me remarquer en train de prendre des notes tout en cachant la recharge de mon portable.

La mode parisienne du métrosexuel a l’air d’être passée. Bizarrement, cà me rassure 🙂

Ah, un groupe d’étudiantes japonaises ! Cette apparition mythique vous arrivera sans doute et ce jour là, soyez prêts à affronter ce choc culturel. Je vous mets au défi de les différencier. Au début je pensais que c’était dû à l’uniforme, jusqu’au moment où j’ai réalisé qu’elles étaient intégralement uniformes : même coupe de cheveux, même accessoires, même kit de voyage, mêmes bagages.
I-den-tiques !

Une équipe de mendiantes bulgaro /albano/roumaines débarquent devant la gare depuis un van Volkswagen tout neuf d’où un homme leur annonce sans doute leurs objectifs de racket. Je suis maintenant intimement convaincu qu’il s’agit pour ces femmes d’un boulot à plein temps, une forme de prostitution qui ne requiert pas d’acte sexuel de leur part mais juste un harcèlement permanent des personnes présentes dans le hall de gare. Si leur comportement induit chez moi le coup de boule cher à Zidane, ce sentiment est exacerbé quand la même roumaine revient me solliciter pour une obole 2 minutes après mon premier refus. L’Europe, c’est çà aussi: soit nos mendiants ont la mémoire d’un poisson rouge, soit ils sont hyper opportunistes 😉

Je clos ce passage sur une interrogation légitime : si une personne qui n’a qu’une jambe est appelée « unijambiste », pourquoi appelle-on les  personnes qui ont perdu un bras « manchot » et non pas ‘unibra-iste » ?

Chronique du voyageur – chapitre 2

En direct de l’observatoire

L’avantage du train reste la relative stabilité du voyage par rapport à un voyage en avion et ses turbulences. Il est plus facile de travailler sur un portable dans un train.

Mon PC portable est joli avec son écran large et brillant mais il consomme de la batterie comme un enfant américain boit du Coca. En gros, j’ai droit à 90 minutes de batterie, 2 heures si je me limite à du traitement de texte. En baissant la luminosité je peux gratter une vingtaine de minutes supplémentaires! Mais pas de prise de courant pour le recharger, à moins de voyager en 1ère classe.

« Alors là, tu peux te brosser, Julien », me direz-vous. Et vous aurez raison.

Cela dit, il existe dans les gares quelques prises bien cachées dont je ne révèlerai pas la cachette. 😉

Disons juste qu’il est possible de se brancher dessus discrètement pendant un bon moment, le temps de scribouiller sur mon calepin Google (comme je me la pète quand même) de quoi alimenter cette chronique, relatant ainsi ce que j’observe depuis mon observatoire.